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Jazz Magazine

 

"Lionel Garcin traque les ressources absentes du mode d’emploi jadis paramétré par Adolphe Sax afin d’enrichir le jeu de son ustensile et de lui insuffler une impulsion poétique contemporaine." 

Gérard Rouy

 

 

Citizenjazz

"Au moment de se plonger doigts et âme dans l’océan du solo absolu, les pianistes insistent souvent sur la prise de risque maximale de l’exercice, semblable à une escalade sans attaches. Rares sont les saxophonistes à avoir tenté l’expérience solitaire [...]

Lionel Garcin se lance dans l’aventure avec L’instar intime (soit dit en passant, un des plus beaux titres de l’année). L’album se présente comme une « Eclosion » suivie de Trois « Mue(s) » entrecoupées de trois « instar(s) ». 

C’est devenu une marotte : mettre l’accent sur l’utilisation polytimbrique ou polyphonique d’un instrument par un musicien. Tel ou tel « utilise toute la palette de son instrument », dit-on. Lionel Garcin pousse encore plus loin et va chercher des timbres et des couleurs inouïes (dans tous les sens du terme). Alors bien sûr et fort heureusement, L’instar intime ne s’écoute pas lors d’un chaleureux dîner entre amis. Invité exigeant, L’instar intime réclame attention et ouverture. Il fait surtout une proposition presque indécente : se lancer à pieds joints dans l’expérience (auditive).

Ce type d’album (re)pose la sempiternelle question des frontières entre bruit, son, note et musique. Lionel Garcin interroge son instrument et ses limites, remet en question notre oreille dressée depuis des siècles à la mélodie, mais sait aussi se faire vibrant : chaque « Mue » est un micro-événement, désarmant comme toute métamorphose végétale ou animale contemplée chez dame Nature.  

L’instar intime n’invite pas à une écoute passive, mais pousse l’oreille à s’éduquer autrement.

Comment nommer ces plages de musique : morceaux ? pièces ? Plutôt « Essais » au sens de Montaigne : en expérimentant avec son instrument, le musicien s’essaye lui-même. De même, en se jaugeant lui-même, Garcin découvre son instrument, toujours entre deux poids [1]), deux notes, entre musique et bruit. D’autant plus que, chez ce même philosophe : « coup d’essay » [2] devient synonyme d’improvisation : les grands « essayeurs » se rencontrent.

par Mathieu Durand // Publié le 25 juin 2007

 

GAZ-ETA (Pologne-Canada)

In the linear notes to his latest solo opus, Lionel Garcin says, "In music any solo is unique by the nature of the relationship it creates with the body and silence." Having said that, French saxophonist Lionel Garcin provides a calm and collected study in the realm of the solo instrument recording. Just recently, I was rummaging through my head for examples of great solo recordings.
There are quite a few that came to mind. Le Quan Ninh's "Ustensiles", Barry Guy's "Fizzles" or Cecil Taylor's "Garden, Part 2" would be amongst these. Garcin's aim here is to add to that bunch. To be fair, he's concerned as much with silence as he is with the sound of his own horn. When he employs his alto, it's all clean moves. These are interspersed with elongated passages of dead air. During those passages you hear the performer's breath, taking aim at his next left hand turn.
When he picks up the tenor, his approach changes somewhat. This time around, his blows are more direct, more jagged. His playing at this point becomes more robust and self-assured. He still plays around silence and incorporates it amidst his freely executed playing but there's less and less of it. At this point, he's stretching out his breaths for all they're worth. Persistently, he's blowing into the mouthpiece and each piece is finalized with a strain of exhaustion in the air.
Hauntingly wonderful album, delivered with care, precision and abandon.

Tom Sekowski (canada)

 

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